Retour

#EarlySignals - Notre sélection mensuelle d’actualités

12 décembre 2022

Analyse

Notre sélection mensuelle d’actualités, citations et chiffres passés inaperçus mais aux répercussions potentiellement importantes.

L’ACTU

Mozambique : les entreprises doivent verser jusqu'à 1 % de leur masse salariale mensuelle pour financer la formation professionnelle

Le parlement mozambicain a adopté le 24 novembre une réforme de la loi sur la formation professionnelle. La loi introduit une nouvelle taxe de 1 % de la masse salariale mensuelle des entreprises qui financera le fonds national pour la formation professionnelle. La mise à contribution financière du secteur privé dans les politiques nationales en matière de formation professionnelle a-t-elle vocation à se répandre en Afrique ? De nombreux pays du continent, comme l’Afrique du Sud, le Malawi, le Botswana, la Côte d’Ivoire ou encore le Nigeria, disposent de fonds de formation financés par le secteur privé. Malgré l’existence de tels fonds, le taux de chômage des jeunes reste important. Au Nigeria, il était de 42,5 % en 2021. Selon une étude de Deloitte, l’un des défis reste l’écart entre les compétences acquises par les diplômés et les besoins réels des entreprises. Face aux nouvelles compétences, notamment numériques, que vont requérir les emplois de demain, la formation va être un enjeu majeur pour le continent africain.  

LA CITATION

“Nous sommes en train de construire la plus grande usine de raffinage du cobalt du monde, qui va nous permettre d'accroître jusqu'à 40 % la valeur du cobalt exporté. Ça va également être un élément qui va complètement changer notre économie. Ça voudrait dire que si les cours du cobalt baissent, nous n'allons pas le subir de manière dramatique parce que nous ne vendrons pas que du cobalt. Nous vendrons du savoir-faire, nous vendrons la valeur ajoutée, c'est-à-dire le produit fini. Et c'est ça préparer l'avenir.” Le ministre des Finances de la République démocratique du Congo, Nicolas Kazadi
Pendant une conférence de presse tenue le 22 novembre, le ministre des Finances de la RDC, Nicolas Kazadi, a confirmé l'ambition du pays de construire la plus grande usine de raffinage de cobalt au monde. La RDC envisagerait également de produire des composants de batteries d’ici 2025. À la suite de la crise de la Covid-19 et la guerre en Ukraine, nombreux sont les pays africains qui ont fait de la transformation des matières premières une priorité pour rendre leur économie plus résiliente aux chocs exogènes. Pourtant, si la RDC est une destination compétitive en raison de ses faibles coûts d'ingénierie et d'approvisionnement, plusieurs obstacles à l'investissement, notamment le manque d'infrastructures électriques, subsistent. Ainsi, le vainqueur de l'élection présidentielle de décembre 2023 devra relever le défi d'améliorer les infrastructures nécessaires au développement d'une industrie des batteries électriques.  

LE CHIFFRE

200 milliards de dollars : évaluation par le Boston Consulting Group de la valeur des projets d’adaptation au changement climatique en Afrique

Le cabinet Boston Consulting Group a évalué à près de 200 milliards de dollars la valeur de projets bancables dans le domaine de l’adaptation au changement climatique en Afrique, soit un tiers des projets dans les pays du Sud. Ce montant contraste avec les difficultés rencontrées par des initiatives telles que la Grande Muraille Verte, en manque de projets à financer. Aujourd’hui, la plupart des projets financés mettent l’accent sur la restauration de terres agricoles dans les zones rurales. Afin de mener à bien le processus d’adaptation, le ciblage de projets va devenir une priorité. Mais où les trouver ? Selon BCG, les projets d’adaptation du continent devront mettre un accent particulier sur la résilience des villes à travers la construction d’infrastructures et de communautés résilientes. Les récentes inondations survenues au Nigeria sont un exemple de l’accent qui devra être mis sur la planification urbaine des villes africaines.