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#EarlySignals - Notre sélection mensuelle d’actualités
17 février 2022
Analyse
Notre sélection mensuelle d’actualités, citations et chiffres passés inaperçus mais aux répercussions potentiellement importantes.
L’ACTU
Signature d’un accord facilitant les échanges commerciaux entre le Mali et la Mauritanie
Depuis que la CEDEAO a imposé le 9 janvier des sanctions économiques contre la junte malienne, les représentants maliens et les délégations du bloc régional ont multiplié les visites diplomatiques à Nouakchott pour obtenir le soutien du Président Ghazouani. Un accord commercial signé le 14 février entre les ministres malien et mauritanien du Commerce a mis fin à cette compétition diplomatique, à l’avantage de la junte. Alors que les chaînes d’approvisionnement passant par les ports d’Abidjan et de Dakar sont perturbées, l’accès au port de Nouakchott est déterminant pour le Mali. Après avoir connu un premier défaut de paiement de sa dette en février, le Mali fait face à une forte inflation et à des risques de pénuries. L’accord, qui porte sur des produits alimentaires de base et de première nécessité, ne va pas à l’encontre des sanctions de la CEDEAO mais s’inscrit néanmoins à contre-courant de la géopolitique régionale. Pour la Mauritanie, l’enjeu est de ne pas fermer la porte au Mali étant donné les échanges commerciaux constants portés par les populations nomades.LA CITATION
"Nous sommes gravement préoccupés par ce qui semble être un parti pris institutionnalisé contre les économies africaines dans cet aspect... avec peu de considération pour l'impact négatif sur le coût et l'accès au financement pour les pays africains." Ken Ofori-Atta, ministre des Finances du GhanaSuite à la dégradation par l'agence de notation américaine Moody's de la note souveraine du Ghana, le ministre des Finances Ken Ofori-Atta ghanéen a accusé l'agence de notation d'utiliser des informations incomplètes dans son processus de notation, un biais systématique contre les pays africains, selon lui. C’est la deuxième dégradation de la note du pays en trois semaines, après l'ajustement de Fitch Ratings le 14 janvier. Malgré les difficultés du pays à émettre des obligations cette année, notamment en raison du niveau élevé de la dette publique, le Ghana rejoint le Nigeria, de la Namibie, de la Tanzanie et de la Zambie, qui ont, soit rejeté, soit fait appel des décisions des agences de notation ces dernières années. Moody’s qui vient d’annoncer l'acquisition de la principale société de notation basée en Afrique, Global Credit Rating Company Investors Service, va continuer d’accroître sa portée et son impact en Afrique.