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La reprise de la croissance en Afrique en 2022 : à quoi faut-il s'attendre ?

11 janvier 2022

Analyse

Alors que le reste du monde se prépare à une année 2022 morose, en Afrique, la croissance devrait s'accélérer cette année.
Malgré le faible accès aux vaccins et l'émergence de nouveaux variants du COVID-19, les perspectives économiques sont positives, bien qu'inégales, pour l'Afrique en 2022. Contrairement au reste du monde, l'Afrique a terminé l'année sur une note positive. Alors qu'en Amérique du Nord, en Europe et en Asie de l'Est, les taux de croissance du commerce ont été relativement modérés au second semestre 2021, l'Afrique a enregistré une forte performance avec une augmentation de 20 % des exportations et de 21 % des importations, par rapport à 2019.   Malgré les risques associés aux futures vagues d'infection, notamment en raison des faibles taux de vaccination dans une grande partie de la région (en moyenne, à peine plus de 10 % des Africains sont totalement vaccinés) – il y a de quoi être optimiste. Le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Gabon et les Seychelles ont réussi à éviter le pire de la pandémie et devraient rebondir en 2022, comme le suggère la récente amélioration de leur note souveraine. Dans la même veine, le Kenya, le Ghana, le Sénégal et le Rwanda devraient retrouver des taux de croissance pré-pandémique, selon les dernières perspectives du FMI. Néanmoins, la reprise sera partielle et sera plus timide pour les plus grandes économies d'Afrique.  En particulier, le Nigeria, l'Angola, l'Afrique du Sud, l'Éthiopie et la Zambie ne feront pas partie des pays qui rebondiront en 2022. Même si certains des principaux exportateurs de pétrole, comme l'Angola et le Nigeria, ont déjà traversé une période d'ajustement depuis la chute des prix du pétrole de 2014-2015, leurs économies restent profondément dépendantes du pétrole. La flambée des prix donnera un coup de fouet bienvenu, mais ne sera pas suffisante pour permettre une reprise forte. L'Éthiopie et la Zambie, toutes deux sur le point de restructurer leur dette par le biais du cadre commun du G20, pourraient devoir attendre 2023 pour retrouver un taux de croissance élevé. Il en va de même pour l'Afrique du Sud, qui est entrée dans la pandémie en pleine récession, et dont le chemin vers la reprise sera semé d'embûches. A l’échelle du continent, l’accélération des effets du changement climatique, les pressions liées à l'inflation, et les nouveaux variants de la COVID-19 continueront de mettre la résilience de l'Afrique à rude épreuve.  Néanmoins, au cours de l'année écoulée, les responsables politiques africains ont démontré leur capacité à relancer leurs économies tout en faisant face à des épidémies répétées de la COVID-19. On peut ainsi espérer que les mesures de relance économique et l'augmentation des prix des matières premières auront un effet catalyseur sur le commerce et la croissance de l'Afrique en 2022.